Communiqué de presse de la CGT INTÉRIM
Durant ces derniers jours, un grand nombre de salariés intérimaires, CDI-Intérimaires et permanents de sociétés d’intérim, interpellent la CGT INTÉRIM pour exprimer leur forte inquiétude concernant la propagation du coronavirus et les conséquences induites sur leur situation sanitaire et sur leurs conditions de rémunération en cas de fermeture ou de ralentissement de la production dans les entreprises utilisatrices où ils sont en mission.
La récente déclaration du jeudi 12 mars faite par le président MACRON laisse notre organisation extrêmement préoccupée par l’absence totale de mesures en faveur des salarié.e.s intérimaires et des travailleurs les plus précaires.
Pour ces travailleurs précaires, une nouvelle fois laissés pour compte, la situation liée au Covid-19 va aggraver la précarité qu’ils vivent déjà en temps normal. Pour un très grand nombre d’intérimaires avec des contrats à la journée ou à la semaine, il n’est, pour l’instant, pas prévu de mesures pour assurer le maintien de salaire. Quant aux allocations chômage, qui indemnisent les intérimaires en période d’intermission, celles-ci sont, à partir du 1er avril, drastiquement revues à la baisse, compte tenu de leur nouveau mode de calcul. De plus, la dernière réforme de l’assurance chômage impose depuis novembre 2019 d’avoir travaillé au moins 6 mois sur les 24 derniers mois pour ouvrir des droits à l’assurance chômage, amplifiant une très forte précarisation pour des centaines de milliers d’intérimaires et de privés d’emploi.
À cette accumulation d’injustices sociales, viennent s’ajouter les pratiques frauduleuses d’un certain nombre d’entreprises utilisatrices et d’entreprises de Travail Temporaire qui, d’un commun accord, et se retranchant derrière le cas de « force majeure », s’arrangent pour annuler ou rompre avant leur terme les contrats de mission des intérimaires, les renvoyant chez eux sans salaire alors que les contrats n’ont même pas été remis et signés ! D’autres sont rompus avant leur terme, en amont de la période de souplesse. Or, si l’on se tient à la déclaration de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) du 30 janvier 2020, le cas de « force majeure » ne peut plus être invoqué pour les contrats de travail engagés après cette date.
Pour les salarié.e.s en CDI-Intérimaire, les pressions pour qu’ils démissionnent ou les propositions de ruptures conventionnelles, véritables licenciements déguisés, se multiplient depuis plusieurs jours alors que le chômage partiel (84 % du salaire net) ou, au minimum, la GMMR (Garantie mensuelle minimale de rémunération) prévue par l’accord de branche de juillet 2013 devraient être appliquée.
Ces attitudes discriminatoires envers les salarié.e.s intérimaires doivent cesser au plus vite, ceux-ci étant victimes d’une double peine, par la suppression de leur travail et le manque évident de solidarité dont fait preuve le patronat et le gouvernement.
La CGT INTÉRIM interpelle donc le gouvernement et le patronat de la branche du travail temporaire et exige l’ouverture immédiate de négociations au sein de la branche du Travail Temporaire avec la présence de ministère du Travail pour prendre les mesures suivantes :
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